Mon expérience de gigolo

Je voulais faire témoigner un très bon ami  à propos de son métier bien particulier, je vais tenter de vous le retranscrire le plus fidèlement possible. Merci à lui de s’être plié au jeu des questions. Voici son histoire :

Mes débuts en tant qu’escort boy :

Je m’appelle Fabrice, j’ai 36 ans, je mesure 1m80 pour 75 kilos et cela fait 16 ans que je suis escort boy.

Je vais vous raconter mon entrée dans le métier. j’ai regardé un site d’escort boy sur internet. Nous étions en soirée avec un ami et il m’a dit “si tu le fais je le fais !” Tout a démarré aussi simplement que ça. Un pari stupide. Sauf que ça a été rentable très vite. J’ai reçu un nombre impressionnant de coups de téléphones. Je rencontrais mes éventuelles clientes dans des bars et je leur demandais combien elles seraient prêtes à mettre pour une passe. Au début, c’est assez intimidant. Ensuite, c’est franchement agaçant de recevoir des coups de fils et des textos tous les soirs. J’ai beaucoup d’appels d’hommes et de transsexuels qui souhaitent me rencontrer. Mais je refusais. Il faut savoir être ferme. Mais je trouvais cette situation plutôt excitante. J’avais 20 ans, j’étais très sportif et je ne faisais de mal à personne. Je gagnais de l’argent et j’étais désiré. C’était de l’argent facile. Je fais parti d’une génération qui n’est pas vraiment complexée. Je vends mon corps à mon compte et cela ne me dérange pas. Bien sûr, ma famille n’est pas au courant et ma copine non plus, il n’y a qu’à Mélanie que je me confie car elle fait comme moi un travail qui est en rapport avec le sexe, elle est de ce fait,  beaucoup plus ouverte d’esprit que beaucoup d’autres. Mais que voulez-vous ? Que je cherche du travail pour toucher une misère. Avec le risque qu’on me refuse parce que je n’ai pas assez d’expérience ? Une fois, une femme âgée d’une quarantaine d’années m’a donné 50 € pour me faire une fellation dans sa voiture, j’ai exigé de mettre une capote, elle a accepté sans rechigner, voulant juste avoir un bonne queue en bouche. Je reçois énormément d’appels d’hommes plutôt mûrs. Mais ça, je ne fais pas. Il y a également des jeunes femmes mais généralement, elles font plutôt ça pour rire. Ma vraie clientèle est constituée de femmes, mariées ou pas. Elles sont parfois très belles… parfois beaucoup moins. Mais pour 3 h à 150 €, c’était pas si terrible. Que les choses soient claires ! J’ai par la suite mis en place des formules plus élaborées et augmenté mes prix, je les détaillerai toute à l’heure. En ce moment, je gagne dans les 200 € un week-end, 50 € de l’heure. En ce qui me concerne, c’est variable, j’applique des tarifs en fonction des demandes. Par exemple, en seulement quatre heures, je peux gagner plus de 1.000 € ; mais ma base reste 100 € de l’heure. Il me suffit de deux rendez-vous pour faire un Smic. Quand on est étudiant, pour pouvoir vivre décemment, il faut bien trouver un travail. J’ai commencé comme ça …

Le profil de mes clientes :

Ma clientèle n’est pas forcément fortunée. Mes clientes ont en moyenne entre 40 et 50 ans, la plupart aisées, d’autres dans la classe moyenne. Je dirai même que, grâce à la qualité de mon  travail, sur ces deux dernières années, aujourd’hui, j’ai en moyenne 60 clientes par an. Et deux sur trois sont des fidèles depuis deux ans. Lorsque je travaille comme escort, je veux que ma cliente se sente la reine de la soirée. D’ailleurs, c’est la première chose que je leur dis lorsque je les rencontre : « Que souhaitez-vous faire ? Je suis là pour exaucer vos désirs. » Il peut y avoir une relation physique, mais ce n’est pas systématique. Je pense que je ne me débrouille pas trop mal puisque la plupart de mes clientes me sont fidèles… sauf lorsqu’un imprévu nous tombe dessus. C’est vrai que celle avec qui j’étais en train de prendre un bain au Ritz et dont le mari, censé être en déplacement à l’étranger, a soudain débarqué dans la chambre… ne m’a pas recontacté. Disons que ce sont les risques du métier.

Ce que je propose à mes reines en ce moment :

  • Au menu:
    Des massages à l’huile chaude, procurés au moyen de son corps nu. Avec ou sans rapport sexuel abouti.
  • Mes tarifs:
    79 €/heure pour le ‘Tantra Blue’ (massage érotique). 99 €/heure pour le ‘Tantra Kundalini’ (avec orgasme éventuel, mais sans pénétration). Ajoutez 99 € pour le ‘Tantra Kundalini Rouge’ (avec pénétration). 169 €/heure pour le ‘Tantra Kundalini Noir’ (du soft SM).

Ce que je refuse de faire :

Me mettre en danger: les préservatifs sont un must sous la couette! Souvent, mes clientes sont surprises quand je leur explique que j’utilise mon nez pour stimuler leur clitoris. C’est plus sûr et plus hygiénique que ma langue… Un vrai travail artistique! Mais j’ai d’autres dons: je sais où se trouve le point G et il arrive qu’une femme soit si excitée pendant le massage qu’elle jouisse sans crier gare. C’est très particulier! Entendre qu’une femme gémit de plaisir parce que j’appuie ou masse telle ou telle zone de son corps me procure un sentiment de force.

Les contraintes d’emploi du temps :

Les seules contraintes d’emploi du temps viennent des clientes. Très schématiquement, on peut dégager quelques grandes catégories : les « working girls », où tout se passe vite fait à la pause déjeuner, les femmes mariées qui me donnent rendez-vous plutôt en fin d’après-midi, entre 16h et 17h, et la nuit pour les célibataires… Je travaille une trentaine d’heures par semaine  : au minimum trois heures de téléphone rose par nuit, six jours par semaine, et une quinzaine d’heures d’escorting.

La durée moyenne d’une passe, c’est environ trois-quarts d’heure. Dans ce boulot, c’est l’argent qui dicte la durée. Les clientes qui n’ont pas les moyens s’arrêtent donc à une heure, mais ça peut monter à deux, trois, quatre heures, voire une nuit.

Les avantages et comment se passe la prestation, une ou deux anecdotes à ce propos :

L’avantage du sexe, lorsqu’il est bien fait, c’est que l’on oublie le temps, justement. Du coup, je ressens quelque chose de profondément mélancolique avant et après la passe. A ce titre, les voyages en taxi pour arriver ou partir de chez la cliente ont toujours une saveur particulière  : que l’on s’apprête à entrer dans le vif du sujet ou que l’on en ressorte, on réagit à chaud.

Le chauffeur, c’est la première ou la dernière personne à laquelle on parle avant ou après l’acte. J’ai l’impression que certains d’entre eux le sentent. Parfois, évidemment, je trimballe un sac entier rempli de sex toys, alors c’est facile à deviner.

J’arrive dans des vêtements propres, présentables, dans lesquels je me sens bien. Mais ma vraie tenue de travail, c’est nu. Enfin, la plupart du temps ; en un an et demi de métier, j’ai revêtu tout un tas d’accoutrements pour réaliser les fantasmes de mes clientes. Je suis un abonné de la location de costumes, du flic au sado-maso.

Une fois, je me suis même travesti en femme, et ce n’est vraiment pas un très bon souvenir : c’était la première fois que je portais des talons, ils étaient très hauts, ma cliente habitait au cinquième étage et l’ascenseur était en panne. J’ai cru que je n’arriverai jamais à son appartement et ça m’a cassé le dos.

Après la passe, je me douche et j’enfile des vêtements propres, chez la cliente. Puis je pars. J’aime bien les moments où je me retrouve seul dans un hôtel, après une passe. Je m’achète plein de conneries à grignoter dans un distributeur, je m’allonge sur le lit et je regarde le câble toute la nuit.

J’ai encore quelques belles années pour faire ce métier;)

Mélanie l’infirmière coquine

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