Les hommes mûrs, ma gourmandise préférée
J’ai 23 ans. Et j’ai un truc à dire.
Je ne couche qu’avec des hommes plus vieux. Et pas « quelques années de plus », non. Je parle d’hommes qui pourraient presque être mes pères. Ou en tout cas, ceux de mes copines. Et franchement ? Je ne vois pas où est le problème.
Je vais te le dire franchement : je ne veux pas d’un mec qui se met du gel dans les cheveux, qui passe plus de temps à faire ses pecs qu’à lire un livre, et qui pense que lécher une femme, c’est facultatif. J’ai donné. J’ai testé les mecs de mon âge. Ils veulent cocher une case, prouver qu’ils ont « géré », envoyer des stories à leurs potes après avoir joui en dix minutes, chrono en main. Moi, j’en veux un qui me fait trembler avant même de me déshabiller.
Les hommes plus vieux, eux, ils savent. Ils n’ont pas besoin de se précipiter. Ils prennent leur temps. Ils savent qu’une femme, ça ne s’ouvre pas comme une bière, ça se décapsule avec les doigts, avec le regard, avec les mots. Et moi, ça me rend dingue.
J’ai rencontré le premier dans une soirée de boulot. J’étais stagiaire, lui cadre. Cinquante balais, une alliance discrètement rangée dans la poche (divorcé, pas infidèle, faut pas exagérer), une voix grave et ce genre de regard qui te fait l’amour sans bouger. Il a posé sa main dans le bas de mon dos, m’a regardée droit dans les yeux, et m’a simplement dit :
– Tu sais que tu es indécente ?
J’ai mouillé instantanément. Pas une flaque, hein. Mais juste assez pour que je croise les jambes. Ça, un mec de 25 ans ne me l’a jamais fait.
Lui, il m’a raccompagnée en taxi. Il n’a rien tenté. Il m’a juste effleurée du bout des doigts, comme si j’étais précieuse. Et quand on s’est revus, il m’a déshabillée comme on déballe un cadeau qu’on attendait depuis longtemps. Pas de gestes brusques. Juste de l’envie contenue. Et quand il est descendu entre mes jambes, c’était pas pour une formalité. C’était une révérence. Un hommage.
Les hommes mûrs n’ont plus rien à prouver. Ils ne sortent pas la règle pour mesurer leur performance. Ils visent autre chose. Le frisson. Le feu lent. La montée, la vraie. Et quand ils jouissent, c’est pas en rugissant comme un gorille. C’est en te tenant fort, comme s’ils ne voulaient plus jamais te laisser partir.
Je t’assure, coucher avec un homme de 50 ans, c’est comme boire un whisky vieux de vingt ans : ça te chauffe doucement, ça brûle un peu, mais ça laisse un goût de reviens-y.
J’en ai eu plusieurs depuis. Des élégants, des divorcés bienveillants, des discrets, des taiseux. Aucun n’a cherché à m’impressionner avec leur voiture ou leur CV. Ils m’ont regardée. Juste regardée. Et parfois, ça suffit.
Un jour, j’ai demandé à l’un d’eux pourquoi il aimait coucher avec des femmes jeunes. Il m’a dit :
– Parce que vous avez encore le goût de la folie. Mais pas celui de l’aigreur.
C’est resté. Je crois que moi, c’est l’inverse. Je vais chercher chez eux ce que je n’ai pas encore. Du calme. De la maîtrise. Du silence dans le sexe. Tu vois ce que je veux dire ? Pas des cris vides, mais une tension dans le souffle, une main qui serre, une bouche qui sait exactement où s’attarder.
Et ce qui me rend dingue… c’est quand ils me parlent. Pas salement. Mais avec autorité. Pas celle du macho. Celle du mec qui t’a compris. Qui sait que tu veux être prise, mais pas n’importe comment. Qu’il faut t’arracher des soupirs, pas des cris forcés.
Parfois, je me sens bizarre. Comme si j’étais née trop tôt. Mes copines parlent de sextos, de plans Tinder qui finissent sur une couette froissée en 12 minutes. Moi je rêve d’un homme qui me pose un verre de vin, qui me fait l’amour sur un canapé en cuir, en jazz en fond, et qui me demande, après, si je préfère dormir contre lui ou me faire reprendre au petit matin.
J’ai déjà entendu : « Mais t’es une fille à papa, c’est pour ça. » Peut-être. Ou peut-être que j’ai juste compris un truc que d’autres ne veulent pas voir : les hommes plus vieux, quand ils te choisissent, ils te choisissent vraiment. Ils ne scrollent pas entre toi et une autre. Ils te regardent. Te déshabillent avec les yeux. Et te baisent comme une œuvre d’art. Lentement. Précisément. Longtemps.
Et moi ? Je me laisse faire. Avec plaisir. Avec fierté. Parce qu’à 23 ans, j’ai déjà compris que le sexe, ce n’est pas une gymnastique. C’est une histoire de rythme. Et les hommes mûrs ont toujours la bonne mesure.