Rendez-vous sur le privé !

Rendez-vous sur le privé !

23h59. Claire ajuste sa nuisette rouge, celle qu’il préfère, et s’installe dans son fauteuil en velours. Autour d’elle, les lumières sont tamisées, une douce lueur orangée caressant son visage. Son verre de vin repose à moitié vide sur la table basse, mais ce soir, ce n’est pas l’alcool qui l’enivre. C’est l’attente. L’anticipation brûlante de ce rendez-vous qu’ils ont préparé dans les moindres détails.

De l’autre côté du fil, Marc, dans son bureau métamorphosé en antre sensuel, ajuste sa chemise en lin blanc. Les deux premiers boutons sont ouverts, juste assez pour laisser entrevoir la ligne de son torse. Une bougie crépite doucement, diffusant une odeur chaude de cèdre et d’épices. Son téléphone est déjà dans sa main. Ses doigts glissent légèrement dessus, nerveux, mais impatients. Ce moment, ils l’ont attendu, rêvé, fantasme.

Minuit pile. Il compose.

Trois sonneries. Puis, elle décroche.

– « Bonsoir, Marc… » souffle-t-elle d’une voix si basse et chaude qu’il sent une décharge électrique lui parcourir l’échine.
– « Bonsoir, Claire. Tu n’imagines pas à quel point j’ai attendu ce moment… »

Un sourire se dessine sur ses lèvres. Elle le sait. Eux deux, c’est un jeu d’échos, un jeu de séduction. Ils savent exactement ce qu’ils vont dire, ce qu’ils vont faire. Ils se connaissent à la perfection.

– « Et moi, Marc… Depuis ce matin, je n’ai pensé qu’à toi. Alors, dis-moi… es-tu prêt ? »

Il frissonne. Cette question, si simple, cache une promesse enflammée.

– « Je suis là. Tout à toi. »

À cet instant, leurs voix deviennent des caresses, des étreintes invisibles mais palpables. Dans leur scénario, ils sont dans une suite luxueuse, seuls au monde. Les draps sont en satin noir, et la lumière des bougies se joue sur leurs corps. Mais bien vite, les mots prennent le dessus, se transforment en réalité.

– « Je m’approche de toi… » murmure-t-elle, son souffle plus court.
– « Tu es tellement belle, Claire. Mon regard ne quitte pas ta silhouette… Je te veux là, tout de suite. »

Elle rit doucement, un rire chargé de malice et de désir.

– « Patience, Marc. Laisse-moi jouer un peu avec toi. »

Sa voix, d’habitude si assurée, vacille légèrement, trahissant l’excitation qui la submerge. Elle décrit ses gestes, comment elle s’avance vers lui, ses doigts frôlant la ligne de son col, descendant lentement, si lentement, jusqu’à ce bouton qu’elle défait du bout des doigts. Marc ferme les yeux, ses mains crispées sur l’accoudoir de son fauteuil, totalement subjugué.

– « Continue », murmure-t-il, presque suppliant.
– « Tu veux tout entendre ? »
– « Tout. Chaque détail, chaque soupir… Je veux que tu sois mienne, là, maintenant. »

Elle répond par un gémissement subtil, savamment placé, qui le fait se tendre comme un arc. Les mots deviennent plus crus, plus précis, mais jamais vulgaires. Ils se décrivent, se devinent, explorant leurs fantasmes communs. Leurs voix se chevauchent, se répondent, et bientôt, leurs respirations se mêlent en un crescendo étouffé, presque animal.

Marc, désormais emporté, laisse ses mots devenir plus directs, plus affirmés. Il la guide, lui murmure ce qu’il veut lui faire, où, comment. Claire, elle, joue le jeu, oscillant entre défi et abandon.

– « Tes mains… Je les sens sur moi, Marc. Elles me brûlent, elles me possèdent. »
– « Parce que tu es mienne, Claire. Rien qu’à moi ce soir. »

Les mots deviennent des armes. Elle gémit, halète, ses phrases se brisant sous l’effet de l’excitation. Marc, lui, grogne doucement, sa voix grave et rauque, laissant entrevoir toute la tension qui l’habite.

Quand l’apogée approche, leurs respirations s’accélèrent.

Puis, lentement, tout redescend. Leurs voix retrouvent leur calme, mais leur connexion, elle, reste intacte. C’est un silence lourd, presque sacré, qu’ils partagent maintenant. Un petit rire gêné brise ce silence.

– « Claire… C’était incroyable », murmure-t-il, la voix encore rauque.
– « Oui, Marc. Tu m’as emportée si loin… »

Ils échangent quelques mots plus tendres, presque amoureux, avant de se dire au revoir. Mais aucun d’eux ne raccroche immédiatement. Ils savourent ce dernier instant.

Quand finalement, la ligne se coupe, Claire reste assise, un sourire doux mais satisfait sur les lèvres. Marc, lui, éteint la bougie et s’allonge, son esprit encore envahi par la sensualité de cet échange.

Leur prochain rendez-vous en privé (bien entendu) est déjà dans leurs esprits, une promesse silencieuse de recommencer, de pousser encore plus loin cette relation brûlante qu’ils partagent.

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